Promouvoir et faire évoluer l’écosystème startup en faveur des projets industriels, dans une démarche d'économie circulaire

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Le CSI France est né suite à la publication d’une Tribune sur les freins & leviers dans l’accompagnement des startups industrielles le 9 mars dernier sur Linkedin, par Eléonore Blondeau suite à son expérience de fondatrice de #CleanCup.

Cette Tribune a été co-signée par plus d’une centaine d’acteurs à travers tous les territoires. Elle a initié une dynamique participative similaire à celles de TheShiftProject ou de TimeForThePlanet qui permet que chaque personne se sentant concernée par la nécessité de développer et soutenir l’amorçage industriel innovant en France puisse s’investir via des Groupes de Travail thématiques, la promotion des sujets portés par le Collectif, la mise à disposition de ressources humaines, financières, logicielles ou encore matérielles.

Le CSI France qui a pris depuis la forme d’une association d’intérêt général, regroupe des Chefs d’entreprises de projets industriels en amorçage mais également des sous-traitants, des acteurs du financement et de l’accompagnement et tous citoyens professionnels souhaitant contribuer au projet.

“ La vision est de promouvoir et faire évoluer
l’écosystème startup en faveur des projets
industriels circulaires par le biais d’actions
concrètes. ”

Afin de redonner leur place aux projets industriels dans l’écosystème startup national, le CSI France a tout d’abord défini un glossaire afin de partager un vocabulaire commun puis a identifié 7 thématiques clés traitées dans différents groupes de travail :

  • Le manque de financements en fonds propres
  • La complexité d’accéder à des locaux immobiliers adaptés
  • Le besoin de valoriser différents types d’innovation
  • Le besoin de former les écosystèmes professionnels
  • Le besoin de former le grand public aux métiers de l’industrie, et d’expliquer qu’une industrie locale permet de regagner en souveraineté et en impact écologique
  • L’enjeux de la lisibilité et de l’application des normes, certifications et réglementations
  • L’urgence de circulariser l’industrie

Sur chaque thématique, le CSI France a développé plusieurs propositions listées ci-après.

La proposition clé de ces travaux est et reste la création de Fonds d’amorçage industriels à capital patient (min 8 ans) sur le modèle « evergreen » : ticket de 1 à 5M€, entre 500-800M€ pour financer une centaine de projets existants puis une vingtaine de nouveaux par an avec une rotation du capital sur 8 ans.

Technologie

La notion de “technologie” ou “tech” ne se cantonne pas au monde numérique mais inclut toutes les technologies : mécanique, mécatronique, électronique…et plus largement comme l’indique Le Robert
l’« Étude des techniques, des outils et des machines ».

Objet/Produit hardware

La notion d’« objet/produit hardware » (matériel) est un objet physique, électronique ou non, de toute taille.

Startup

Projet entrepreneurial rassemblant 3 critères : Scalabilité – Innovation – Forte croissance

Startup Industrielle

Une startup industrielle représente une entreprise innovante en création, développant un produit matériel, électronique ou non, de toute taille, fabriqué en série.

Elle peut aussi développer un procédé industriel permettant de produire des produits consommables. Cependant au sein du CSI France lorsque nous faisons référence aux « startups industrielles », nous faisons référence à celles développant un produit matériel non consommable.

Deeptech

La notion de « deeptech » est entendue comme une invention technologique de rupture issue de laboratoire de recherches ayant un impact à travers un grand nombre d’industries à l’échelle mondiale selon BPI France et Hello Tomorrow.

Les projets représentés par le CSI France ne sont pas des « deeptech » mais sont des projets industriels innovants basés sur des innovations matérielles incrémentales, de rupture, adjacentes ou radicales.

Industrie 4.0

(Terme allemand) La notion d’Industrie 4.0 renvoi à des usines connectées intégrant la robotique & l’IoT.

Industrie du Futur

(Terme français) La notion d’Industrie du Futur prend en compte l’impact sociétal et environnemental par l’appui du numérique en étant centré sur l’usage afin de produire uniquement les produits dont nous avons réellement besoin, de façon résiliente et souveraine.

Économie circulaire

Définit une démarche consistant à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire.
L’économie circulaire repose sur 7 piliers, sur la notion de cycle de vie et la prise en compte de l’impact environnemental et social à chaque étape du projet sur toute la chaîne de valeur. Cela peut s’appliquer à tous types de produit qu’il ait lui-même un rôle pour l’environnement ou non dans son utilisation.

Objectif : Accroitre la culture notamment des acteurs du financement d’entreprises sur les différents types d’innovations et leurs valorisations : invention technologique de rupture et autres types d’innovations existants (incrémentale, de procédé…).

Pistes de réflexion :

  • Formation des VC pour apprendre à valoriser d’autres innovations que l’invention technologique de rupture. L’innovation incrémentale étant par exemple tout à fait valorisée en Allemagne où elle est considérée moins risquée et plus facilement scalable qu’une invention technologique de rupture
  • Mettre en place dans les parcours proposés par les incubateurs/accélérateurs des sessions sur la définition des différents types d’innovation/invention

Ressources :

Objectif : Développer un modèle de VC investissant dans des projets :

  • ayant réalisés leur premier prototype fonctionnel et entrent en « pré-industrialisation »
  • ayant validé leur marché (par des pré-commandes, des lettres d’intérêt…) et donc les accompagner de la pré-industrialisation à la grande série (*cf le modèle 3/3/3 présenté dans la Tribune)
  • en ne mettant pas de condition minimale de réalisation de CA
  • en restant ouvert aux innovations incrémentales, de procédés, etc., et encouragent des productions a minima en UE.

Pistes de réflexions :

  • Créer des Fonds d’amorçage industriels à capital patient (min 8 ans) sur le modèle « evergreen » ou celui des SATT : ticket de 1 à 5M€, entre 500-800M€ pour financer une centaine de projets existants puis une vingtaine de nouveaux par an avec une rotation du capital sur 8 ans
  • Amplifier les dispositifs d’aide et de prêt à l’innovation déployés par BPI France pour accompagner beaucoup plus massivement les étapes de pré-industrialisation et d’industrialisation
  • Créer un Guide sur « comment et pourquoi investir dans une startup industrielle »
  • Créer un Guide sur « les moyens de financements en fonction de son TRL »
  • Organiser des cycles de webinaires/conférences sur le fonctionnement de l’investissement (BA, VC, fonds d’amorçage) et comment mieux communiquer/travailler avec eux => voir ce qui est proposé par le programme Ambition PME de la Région AURA/Medef
  • Dédier un % significatif (15-20) des fonds publics (BPI-BEI) aux startups industrielles
  • Pour encourager les investisseurs à sauter le pas et à investir plus massivement : mettre en place une garantie « first loss » qui leur permettrait de récupérer une partie des fonds investis s’il existe un différentiel entre la croissance financière initialement prévue et la réalité

Ressources :

Objectif : Disposer d’espaces accessibles et abordables de 100m² à 500m², permettant d’y conduire des activités préindustrielles : bruit, poussière, arrivée/évac d’eau, quais de chargement/déchargement, capacités de stockage avec mise à disposition de racks et de transpalettes, etc. et incluant une partie « bureaux ».

Pistes de réflexion :

  • Avoir un lieu « Repère de l’industrie » par Région. On retrouverait dans ce lieu : un fablab, une zone d’assemblage, des locaux « mixtes » entre bureaux/ateliers et on profiterait d’un accompagnement / d’une animation dédiée…
  • Inciter promoteurs immobiliers, métropoles et régions pour la création de ces locaux « mixtes » qui devraient être en périphérie des centres villes (<1h de trajet en transport en commun d’une gare TGV)[1].
  • Mettre en place une prise en charge de l’accès à ces lieux à hauteur de 50%
  • Favoriser l’accès aux 78 sites « clé en main » pour les projets d’industrialisation

[1] Exemples à améliorer : Bel Air Camp, Usin Lyon Parilly, Axandus, Swarm, Le Paddock, PSHA, RoseLab…

Objectif : Mieux diffuser les principes de base des startups industrielles au sein des différents écosystèmes professionnels existants (Pôle emploi, incubateurs, accélérateurs, etc.)

Pistes de réflexion :

  • Créer une école de l’accompagnement à destination des salariés des incubateurs, accélérateurs et financeurs afin qu’ils soient formés au métier « d’accompagnant » pour tous types de projets : industriel et/ou numérique tout en intégrant les piliers de l’économie circulaire sur toute la chaîne de valeur de construction d’un projet entrepreneurial
  • Promouvoir Global Industrie auprès de Pole Emploi, des incubateurs/accélérateurs, financeurs en amorçage…
  • Compléter et diffuser un Glossaire des notions clés des projets industriels : technologie, deeptech, hardware, industrie 4.0, industrie du futur, secteur, filière, pré-industrialisation, grande série, bancs de test, moules, design to cost, endurance, remanufacturing, centre technique industriel, pôle de compétitivité, laboratoire de recherche, fablab, accélérateur industriel, éco-conception, sous-traitant, EMS…
  • Familiariser la notion de TRL en éditant un Guide « d’autoévaluation de son niveau de maturité technologique (TRL) » et en l’utilisant comme support de formation
  • Faire connaître le VTE au sein des incubateurs/accélérateurs, Pole Emploi et Apec (https://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Le-VTE-un-nouvel-outil-pour-attirer-les-talents-46429)
  • Insérer dans les parcours d’accompagnement (incubateur/accélérateur) des sessions sur : qu’est-ce que le développement produit ? quelles sont les étapes du dvpt produit ? quels sont les acteurs du dvpt produit ? quels sont les financements pour le dvpt produit ? quel est le vocabulaire du dvpt produit ? (tout comme il y a aujourd’hui des sessions sur comment faire un bon BP ? ou qu’est-ce que la PI ? qu’est-ce qu’un site e-commerce ?)
  • Créer un « continuum »/infographie des types d’acteurs et financements disponibles pour chacune des 3 phases de développement d’un projet industriel
  • Rapprocher les startups industrielles de l’écosystème de PME-ETI de la French Fab afin d’identifier des partenaires industriels (fournisseurs de solutions industrielles ou sous-traitants dans le cadre de l’externalisation de tout ou partie de la production)
  • Faire se rencontrer les VC avec les Pôles de compétitivité et autres clusters : https://franceclusters.fr/?lang=fr

Objectif : Insérer dans les parcours de formation initiale une sensibilisation aux enjeux, expertises, techniques liées aux startups industrielles et plus largement à l’industrie

Pistes de réflexion :

Objectif : Favoriser les collaborations inter-entreprises pour consolider les bases des startups industrielles

Pistes de réflexion :

  • Mise à dispo (à mi-temps ou temps plein) des salariés de grands groupes pour des startups de 1 à 5 ans, à moindre coût (40-60% entre la startup et le grand groupe)
  • Mettre en place un mentorat « industrie » pour les salariés des startups industrielles pour élargir ce mécanisme de mentorat au-delà du cercle des dirigeants (exemple : Lyon IoT Manufactoring)
  • Développer des groupements d’employeurs pour permettre aux startups industrielles d’avoir accès à des expertises partagées comme https://www.lelabo-ess.org/genov-accompagnateur-de-changements-en-nord-ouest-vendee?utm_source=sendinblue&utm_campaign=News_Juillet_2021&utm_medium=email&fbclid=IwAR0KCLi66lrW1k7VOcfipJy5Na8x-2_q-V_gJOrUvQdEFwuD5Xg_gOlhn2o
  • Faciliter la mise à disposition de chercheurs et d’expertise industrielle auprès des startups industrielles et autres acteurs émergents de l’écosystème industriel, en finançant des programmes thématiques (enjeux industriels et sociétaux), et en intégrant les acteurs de petite taille (TPE, PME, …) dans des logiques territoriales (cf. SoScience)
  • Investir dans de nouveaux dispositifs de facilitation de collaboration multi-acteurs et d’accélération de startups industrielles
  • Créer des synergies entre startups industrielles et PME-ETI de la French Fab via des accompagnements allant de la sensibilisation (événements, formation, …) à la transformation via des missions de conseil permettant de définir la stratégie de production (« make or buy ») et, en fonction
    1. accompagner la startup dans la création d’unités de production (« make ») ou
    2. d’aider la startup à identifier des partenaires industriels français à qui confier sa production (« buy »). Cette action nécessite d’accompagner en parallèle les acteurs de la French Fab dans l’adaptation de leurs outils aux petites séries et aux nouveaux modes de production.

Objectif : Créer un Guichet Unique où les porteurs de projet pourraient venir présenter leur produit et leur fonctionnement afin d’être accompagnés sur les normes et les réglementations applicables, les certifications nécessaires autant pour le produit lui-même que pour son précédé de fabrication et pouvoir trouver facilement les partenaires/laboratoires français avec lesquels réaliser ces cahiers des charges

Pistes de réflexion :

Objectif : Ne plus opposer ni traiter séparément « Industrie » et « Economie Circulaire »

Piste de réflexion :

  • Faire communiquer les acteurs de l’industrie avec ceux de l’économie circulaire afin que les acteurs de l’industrie puissent intégrer sur toute la chaîne de valeur les piliers de l’économie circulaire, même pour les produits dont la finalité n’a pas un rôle écologique ou social (ex : une poignée de porte)
  • Intégrer les critères d’innovation sociale et environnementale dans les critères d’évaluation des startups industriels sur toute la chaîne de valeur. En effet même un produit dont l’usage n’a pas de vocation sociale ou environnementale (comme une poignée de porte par exemple) peut néanmoins intégrer les principes de l’économie circulaire sur toute sa chaîne de valeur
  • Rendre éligible au CII les évaluations de mesure d’impact afin d’encourager ce calcul et faciliter l’amélioration des indicateurs mal évalués
  • L’idée n’est pas d’optimiser l’usage des ressources, il faut découpler création de valeur et usage des ressources. Importance de l’approvisionnement local et durable et des business modèles circulaires. Sinon on risque de rester dans le classique de l’EC ajd qui consiste à moins jeter / mieux trier. Not big enough 🙂
  • La demande que représentent les achats publics est motrice pour déployer une offre répondant aux critères de circularité : approvisionnement en matières et en énergie durable, biens réutilisés ou réemployés, location plutôt qu’achat… : créer un critère TCO (coût total de possession) dans les appels d’offres publics, en lien avec les enjeux circulaires et de localisation des chaînes de valeur
  • Créer également des indicateurs pour flécher les investissements privés vers des biens et services circulaires
  • Conditionner les fonds du plan de relance au déploiement d’activités d’économie circulaire chez les industriels et favoriser la structuration de filières industrielles circulaires
  • Mettre en place une TVA minorée qui s’appliquerait à l’ensemble de la famille des produits issus des filières de l’économie circulaire et de la réutilisation
  • Former les acteurs publics et privés de l’investissement à la circularité
  • Etude « Pivoter vers l’industrie circulaire. Quels modèles ? comment accélérer ? », préfacée par Agnès Pannier-Runacher
  • Conditionner les nouveaux sites industriels à la rénovation et non au développement de bâtiments neufs afin de limiter l’étalement urbain et ramener de l’activité économique industrielle dans les bassins historiques. Zones, souvent rurales, ayant été pour grande partie abandonnées, avec des taux de chômages élevés.
  • Prendre en charge le coût dans les subventions BPI et/ou le CII des licences des logiciels de conception 3D
  • Allonger la durée du statut JEI
  • Intégrer dans le CIR des grands groupes les montants investis dans les startups
  • Revaloriser le montant de C2I (équivalent CIR), pour le développement des innovations incrémentales et non seulement de rupture
  • Réduire les taxes sur les plus-values
  • Mettre en place des bonis fiscaux sur l’investissement dans les startups industrielles
  • Mettre en place des KPIs d’évaluation des politiques publiques :
    • taux de survie à 5 ou 10 ans des structures accompagnées, avec un ratio qui montrerait cb d’euros d’aides (publiques ou privées => à segmenter) ces structures ont bénéficié par rapport à leur durée d’existence
    • nb de sites industriels réhabilités et à nouveau opérés, découlerait un nb d’emplois et une classification des types d’emplois + effets indirects sur dynamique économique du territoire
    • nb de collaborations startup/ETI ou Grand groupe pour industrialiser en France, en Europe
    • nb de produits fabriqués en France ou Europe et ce qu’ils représentent en valeur €
  • Mieux faire connaître les dispositifs FrenchTech/FrenchFab et les adapter aux projets en amorçage industriel : https://lafrenchtech.com/fr/la-france-aide-les-startups/?cn-reloaded=1