Tribune | Il est urgent de financer en fonds propres nos startups industrielles dans tous les territoires, pour accélérer la transition écologique

Nous entrepreneurs et entrepreneuses de l’amorçage industriel, constatons le manque de moyens financiers en fonds propres pour mettre à l’échelle nos innovations et pérenniser un puissant écosystème industriel en France et dans ses territoires, dans un objectif de circularité.

Si nous applaudissons bien sûr le développement spectaculaire de sociétés comme Verkor, Flying Whales, ou Exotrail, nous souhaitons aussi mettre en lumière la diversité des startups industrielles, deeptech ou non, qui développent des innovations reposant sur des produits ou procédés industriels duplicables à grande échelle.

Nos innovations de rupture sont technologiques, mais aussi de produits, de procédés ou d’usage, et permettent de maintenir et développer des savoir-faire, animer l’activité économique et créer des emplois à travers les territoires, tout en contribuant à la résilience de nos chaînes de valeur et de notre souveraineté. Ces startups industrielles représentent de véritables accélérateurs de transformation organisationnelle, digitale et environnementale des PME,ETI et grands groupes avec lesquelles elles collaborent.

Nous demandons donc la mise en place d’un plan de financement en fonds propres ambitieux pour ces innovations industrielles, à travers la création, dans chaque région de France, de Fonds d’Amorçage Industriel Territoriaux. Ces fonds devront disposer d’enveloppes de 50 à 100 millions d’euros ; afin de réaliser des tickets d’investissement de 800 000 euros à 8 millions d’euros, sur des durées d’investissement de minimum 8 ans, voire sous un modèle rémunérant le capital patient. Ces fonds propres cibleront des phases de pré-industrialisation, et de mise à l’échelle d’outils productifs dans les territoires concernés. Ils contribueront à une démarche de création d’emplois et de savoir-faire industriels, peu importe la filière du projet concerné. De tels outils de financement existent déjà, – nous pouvons citer Asterion, Investir&+, Liberset ou le FAIM Demeter – mais sont aujourd’hui de vraies exceptions.

Nous réclamons la mise en place dès 2024 d’un plan de financement dédié à toutes les startups industrielles, en particulier celles qui s’inscrivent dans une démarche circulaire, sans restriction de technologie de rupture, dans la lignée du Plan France2030.

Investisseurs publics et privés, saisissez l’opportunité de contribuer à la réindustrialisation de la France en réconciliant l’industrie, la finance et le numérique au service de la transition écologique et sociale !

Startupeuses, startupeurs, unissons nos voix !

  • Nicolas Gambini, Fondateur Notilo+
  • Roland Pesty, ex COO Sintermat
  • Edouard Burnot, travaillant dans l’associatif, l’édition et les médias à impact
  • Alphadio Olory-Togbe, Fondateur Lavoir Moderne
  • Jean-Baptiste Pieret, Président Black Star
  • Sonia Artinian-Fredou, Directrice Générale FinD
  • Kareen Maya-Levy, Fondatrice Kippit
  • Christian Bruère, Président Mob-ion
  • Virginie Madrona Debavelaere, Présidente Sense & Shift – CEC Industries
  • Guillaume Perret du Cray, CEO Reekom
  • Rémy Ouaida, Directeur Innovation Le French POC

Actualité | Les startups industrielles ont besoin de fonds propres à capital patient

Des aides publiques et prêts intéressants pour accompagner l’amorçage industriel oui, mais sans fonds propres à capital patient, à quoi bon ?!

Nous pensons que chaque citoyen doit avoir le droit de trouver les moyens de développer son projet industriel innovant, peu importe son genre, niveau et type d’études ou territoire d’implantation.

Pour rappel une startup industrielle rencontre 3 grandes phases de développement :

  • R&D/Prototypage : Phase qui nécessite des financements de 300 à 800k€ en moyenne. Généralement financée par des concours, subventions, prêts d’honneur, prêts bancaires et BPI France, éventuels fonds de revitalisation et Business Angels
  • Pré-industrialisation : Phase qui nécessite des financements de 800k à 8M€ en moyenne, sur des durées de min 8 à 10 ans voire evergreen. On trouve désormais le Prêt Nouvelle Industrie, i-démo ou l’AAP Première Usine qui sont d’excellents nouveauxdispositifs….mais rappelons que pour bénéficier d’aides publiques et bancaires, le dirigeant doit pouvoir justifier de l’équivalent en fonds propres, hors c’est là que le bas blesse !
  • Grande Série : Phase qui nécessite des tickets supérieurs à 5 à 8M€. L’entreprise s’apparentant à ce stade à une PME voire ETI, elle dispose de nombreux dispositifs publics et privés comme le fonds SPI2 par exemple

Revenons à la phase de pré-industrialisation

Bpifrance a annoncé sur le Village Startups de Global Industrie vouloir lancer un Fonds d’Amorçage Industriel de 50 millions d’euros, suivit par une annonce similaire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous nous réjouissons de ces initiatives, mais nous ne pouvons que nous demander : où sont les investisseurs privés ?!

Nous pouvons citer le FAIM Lyon Saint-Etienne géré par Demeter, ou les fonds d’amorçage Asterion Ventures ou encore Investir&+ mais il reste très difficile de toucher les Family Office, les Corporates avec qui pourtant des synergies industrielles et commerciales sont souvent pertinentes, et…des souscripteurs de Tibi2 qui pourraient être un accélérateur incroyable !

Alors Paul Midy, Cyprien Canivenc, Nathalie Lhayani, Olivia Blanchard, Matthieu Landon, Eric Paridimal, Philippe Tibi, Roland Lescure, France Invest, France Industrie, Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Direction Générale des Entreprises, Gouvernement on compte sur vous !

Consultez la Tribune de Start Industrie, initiative co-fondée par les organisations représentatives des startups industrielles françaises ici.

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